André Maudet rend compte de la soirée du 2 avril de l’Université populaire de Bagnolet, au château de l’étang sur le climat :
« Que peut-on attendre des négociations sur le climat ?
L'association Université populaire de Bagnolet organise un cycle de rencontres et débat consacré au changement climatique. La session du jeudi 2 avril 2015 tenue au Chateau de l'Étang portait sur la question Que peut-on attendre des négociations sur le climat ?
La première partie était animée par Sylvie JOUSSAUME, directeur de recherche au CNRS, climatologue, spécialisée dans l’étude des mécanismes des changements climatiques passés. Internationalement reconnue, elle a entre autres participé à l’élaboration du 3ème rapport du Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (GIEC). Elle est l’auteur de « Climat d’hier à demain » (réédition en 2000 par CNRS éditions).
En illustrant ses propos de divers graphiques, elle montre comment la concentration des gaz à effet de serre modèle le climat. Dans la foulée de l'accumulation de ces gaz depuis environ deux siècles la température va augmenter de 0,2°C par décennie à venir. L'homme devra s'y adapter. Selon les choix politiques et économiques deux scénarios se dégagent à l'horizon 2100 : l'un optimiste avec un réchauffement additionnel de 1,8°C et l'autre pessimiste avec un réchauffement de 3,4 à 4°C (valeurs les plus probables avec des marges d'incertitudes).
Sylvie JOUSSAUME rappelle qu'une modification de 5 à 6°C est gigantesque et que la dernière grande glaciation s'est joué à 5°C avec des changements de grande ampleur sur l'écosystème. Un réchauffement significatif aurait donc une influence catastrophique sur nos civilisations actuelles.
Ce réchauffement est dû à l'augmentation démographique, au développement économique et à la consommation d'énergie fossile (80% : charbon, pétrole, gaz) et à la déforestation (20%).
Ce réchauffement est surtout significatif depuis la deuxième moitié du 20e siècle. Ce qui explique la canicule de 2003, la perte de biodiversité (coraux, ours polaires, ...), sécheresse en Afrique et en région méditerranéenne avec à contrario des précipitations au Nord de l'Europe).
La deuxième partie est animée par Ronan DANTEC sénateur EELV de Loire Atlantique et élu de la Mairie de Nantes, vice-président de la Commission du Développement durable, des Infrastructures, de l’Équipement et de l'Aménagement du territoire, qui après l'exposé scientifique précédent, insiste sur l'écologie politique au travers de l'organisation de conférences sur le climat. Il en retrace brièvement l'histoire depuis la conférence de Rio en 1992 jusqu'au sommet de Paris qui se déroulera fin 2015.
Cette conférence apparaît cruciale car elle doit aboutir à un accord international sur le climat qui permettra de contenir le réchauffement global en deçà de 2°C.
Ces grands messes réunissent plusieurs milliers de spécialistes qui travaillent dans diverses commissions. Dans ces discussions les intérêts géopolitiques, économiques et autres se confrontent (Chine, États Unis, Russie, Brésil, pays africains, Union européenne. Malgré une inertie certaine liée à ces intérêts, les discussions avancent au fil des ans et des décisions finissent par être prises : principe de précaution, principe des responsabilités communes, principe du droit au développement, quotas de réduction, droits d’émission, etc.
Ces traités sont régulièrement contestés par divers lobbies économiques ou personnalités publiques (d'où ma question sur la signature de l'accord commercial trans-atlantique TAFTA).
Pour R.DANTEC les divers organismes et communautés doivent s'unir pour influer à tous niveaux sur ces décisions.
André MAUDET »