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Turquie islamo-conservatrice : députés blessés, journaliste poignardé, viols et meurtres de femmes banalisés

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Photo : Turquie, répression en 2013
Photo : Turquie, répression en 2013

La Turquie s’enfonce dans la violence contre les femmes, contre la liberté.

Avec à sa tête l’islamiste dit « modéré » Erdogan, la Turquie s’éloigne des valeurs démocratiques qui en avaient fait un modèle pour le monde.

Il est loin le temps où Mustafa Kemal Atatürk faisait vivre la laïcité, donnait le droit de vote aux femmes et bannissait le voile, ce signe d’infériorisation des femmes.

La Turquie régresse et s’enfonce dans les ténèbres à pas de géant pour rejoindre les pays musulmans. Elle devient un enfer pour les femmes et les démocrates au nom du respect de la charia imposé par une violence écœurante. La progression de cet obscurantisme religieux encourage les comportements archaïques criminels comme les viols, les meurtres, les crimes d’honneur, les discriminations, …

Le malheur s’abat sur cette partie de la population éduquée, éclairée et inspirée par les valeurs démocratiques. Elle paie un lourd tribut et force notre admiration.

Viol et assassinat d’ Özgecan Aslan par le chauffeur qui la conduisait

Portée disparue le 11 février, la jeune Turque Özgecan Aslan a été retrouvée morte deux jours plus tard dans une rivière de sa ville natale de Tarsus. Selon le récit de la presse locale, la jeune femme a été violée, tuée à coups de barre de fer par le chauffeur du minibus qui la ramenait de l’université à son domicile. Aidé de deux complices, dont son propre père, le violeur présumé, Ahmet Suphi Altindoken, a ensuite coupé les mains de sa victime et mis le feu au corps pour faire disparaître toute trace d’ADN.

Heureusement identifiés, les trois suspects ont été interpellés par la police et sont passés aux aveux. Ils ont été inculpés et écroués dimanche.

Après ce dernier crime ignoble – malheureusement pas isolé -, des milliers deTurcs sont descendus dans les rues pour crier leur colère et surtout dénoncer la recrudescence particulièrement inquiétante dans leur pays des violences faites aux femmes.

Lundi 16 février 2015, les associations féministes ont appelé les Turques à porter le deuil et les réseaux sociaux débordent de messages de révolte exhortant les victimes à sortir du silence regroupés sous le mot-clé « #sendeanlat » (« #toi aussi raconte » en turc). En effet, dans les pays musulmans, par une inversion perverse de la culpabilité, c’est la victime qui reçoit la charge de l’opprobre sociale et beaucoup de jeunes filles violées se suicident ou sont même tuées par leurs familles.

Il n’y a pas que les femmes qui sont victimes de ces régressions démocratiques et des droits de l’homme en Turquie.

Mardi 17 février 2015, en soirée, un journaliste turc et militant des droits de l’homme, Huh Köklü, a été poignardé à Istambul par un commerçant au motif que sa devanture avait reçu une boule de neige ! (La victime avait participé avec des amis à une partie de boule de neiges.)

Les proches de la victime ont dénoncé un « crime de haine » car le groupe avait au préalable participé, dans le même quartier, à une manifestation dénonçant un projet de loi très controversé du régime islamo-conservateur renforçant dangereusement les pouvoirs de la police.

Cette même nuit (du 17 au 18 février), cinq députés de l’opposition ont été agressés et blessés avant même l’ouverture des débats sur le projet de loi sur le renforcement des pouvoirs de la police.

Quatre des cinq élus blessés ont été hospitalisés. Deux ont été blessés à la tête par des coups du marteau, traditionnellement utilisé par le président de l'Assemblée pour ouvrir et clore les séances, dont se sont emparés des députés du parti gouvernemental de la Justice et du développement (AKP, issu de la mouvance islamiste).

Hélène Zanier


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