Publié le 30 janvier sur le blog des élus PC de Bagnolet, l’intervention de Laurent Jamet sur la nécessaire révision du PLU de Bagnolet au conseil municipal du 29 janvier 2015 :
« Conseil municipal : modification minimale du PLU
Le Conseil municipal a voté une modification du PLU, là où les différentes listes la notre, celle de EELV, celle de l'UMP mais aussi celles du PS et de Dynamique citoyenne proposaient une révision en profondeur. Cet abandon des promesses de campagne s’accompagne, comme en témoigne l’intervention du maire et le vote de la majorité (PS et Dynamique citoyenne), d’un blanc seing aux futures orientations ultralibérales, antidémocratiques et centralisatrices du grand Paris.
Car réviser le PLU c'est laisser passer une dernière occasion de réfléchir à la ville que nous voulons en pesant sur les orientations du Grand Paris.
On l’aura compris, en plus de renier ses engagements de campagnes, la majorité assume désormais de céder à ces sirènes et cède donc aussi à des intérêts très éloignés des besoins locaux, de vos besoins…
Voici l'intervention de Laurent JAMET :
« Chers collègues, Mesdames, Messieurs, nous avons déposé un amendement à la délibération de ce soir. Car la question du PLU a fait l’objet lors de la campagne électorale d’une belle unanimité pour la « révision générale » et ce par toutes les listes d’opposition à l’ancien maire. Nous nous sommes, vous vous êtes, prononces en ce sens tout comme la « liste citoyenne » et la liste UMP-UDI.
Notre amendement vise à maintenir cette exigence pour trois raisons.
Tout d’abord parce que c’est une question éminemment politique qui pose l’avenir de notre ville, de ses habitants et de notre territoire.
Ensuite parce que cette question a fait l’objet de débats pesants entre l’ancienne majorité et l’opposition, entre l’ancienne municipalité et les habitants. Et, comme vous ne manquerez pas de le rappeler, monsieur le maire, aussi à l’intérieur également de la municipalité entre ceux qui ont voté pour le PLU et le Maire.
Et enfin parce que les villes restent compétentes pour prescrire l’évolution des PLU et que cela ne va pas durer si le gouvernement va au bout de son projet de Métropole du Grand Paris et lui transfère cette compétence.
Je ne veux pas m’étendre sur le sujet mais il est clair que nous nous opposons à cette vision des territoires car elle est technocratique et n’engendrera que des catastrophes urbaines dans un total déni de démocratie.
Notre point de vue est donc de rejeter cette construction centralisatrice du Grand Paris. Ce qui ne veut pas dire, je le précise en passant, qu’il faut nier les phénomènes et les enjeux qui ne peuvent être affrontés qu’à l’échelle métropolitaine, je pense aux transports ou au mal logement.
Je le disais il s’agit d’un sujet conflictuel, dans le cadre d’une évolution du institutionnelle bien incertaine. Il y a donc un besoin urgent et fort de repréciser l’orientation politique du territoire, notamment en revoyant le Projet d’Aménagement et de Développement Durable ce que ne permet pas une modification. Or, le PADD c’est le cœur du projet de PLU.
Et pourtant, aujourd’hui vous vous contentez de toiletter un document que vous disiez hier vouloir remettre entièrement à plat. Il nous semble, et cela a été l’un des débats majeurs de notre liste pendant les élections municipales (comme un point commun de toutes les forces politiques présentes au Conseil), que sur ce sujet nous devons permettre l’expression de nos concitoyens. Notre ville à besoin d’un grand débat démocratique utile aussi pour imaginer le territoire mais aussi pour empêcher les dérives de la future métropole.
Voici les raisons qui font que nous proposons cet amendement. Si d’aventure il était rejeté nous ne prendrions pas « acte de la volonté de lancer une procédure de modification du PLU ».
Cela ne veut pas dire pour autant que nous n’avons sur la question que des points de divergences je pense notamment à l’urgence écologique qui doit irriguer nos politiques publiques.
Mais nos points de convergence portent aussi :
Sur la nécessité de lancer une étude démographique fixant un objectif de population que notre territoire – 257 ha dont 18 occupés par l’autoroute – en lui offrant non seulement des logements, mais aussi les équipements publics indispensables à une vie harmonieuse.
Sur les orientations proposées sur le pôle Gallieni et les périmètres de constructibilité limitée.
Ou sur les secteurs République-Gallieni et le République-Robespierre où il est de notre point de vue tout à fait indispensable de lancer une étude urbaine visant à définir un projet d’aménagement global et cohérent.
Même chose pour la mise à jour des emplacements réservés : suppression et création, mais aussi un travail absolument indispensable qui renvoie à l’étude démographique et doit permettre d’en quantifier les besoins.
Merci de votre attention. » »