Il est évident que la quasi totalité des musulmans de France condamne les crimes de l'Etat islamique. Je dirais mieux : ils ne se sentent rien de commun avec ces gangsters comme je ne me sentais
rien de commun avec les soi-disant communistes qui, en 1973, détruisaient au bulldozer une exposition de peinture à Moscou ou l'année suivante chassaient Soljénitsyne de son pays. Le nier c'est
méconnaître ces Français que je côtoie, moi, quotidiennement. D'ailleurs, dire le contraire sans en apporter la preuve est une démonstration d'islamophobie. Je le répète parce que tu ne réponds pas
à cette évidence : les millions de Français qui ne manifestaient pas contre la barbarie coloniale entre 1945 et 1962 étaient-ils pour cette barbarie ? C'est ça le sujet du billet d'Hélène ! Quant à
la différence fondamentale entre une démocratie - bourgeoise ou pas - et un régime totalitaire, je ne suis pas inconséquent - le mot est élégant - au point de ne pas faire la différence. Je
rappelais simplement que, quand les circonstances le permettent - ces démocraties bourgeoises savent devenir aussi féroces qu'un régime totalitaire. Pour un Algérois en 1957, la vie était plus
terrible que pour un Polonais en 1974 et pourtant le premier était un sous-citoyen du pays des Droits de l'Homme. Je ne sais ce que signifie sous ta plume être relativiste, en tout cas je ne divise
pas le monde entre démocrates et terroristes ou totalitaires. Il reste que, sur l'essentiel, nous nous retrouvons dans des combats concrets, par exemple en faveur de ces Maliens sans-papiers - et
musulmans ! - fort mal traités par notre belle démocratie. Sans parler malheureusement des innombrables combats contre les destructeurs de notre environnement, à Montreuil, à Bagnolet, à Notre-Dame
des Landes et ailleurs !
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