Bonjour Didier,
Saleté/propreté : plus qu’une question, c’est une problématique à part entière… et complexe.
Avant de répondre, permettez-moi de « contextualiser » un peu.
Car, on en fait souvent l’expérience quand on voyage un peu, certains pays sont propres et d’autres sales et pourtant les pays « propres » ne se ruinent pas pour autant en nettoyage. La
solution est ailleurs. Elle est à rechercher du côté de la culture et de l’éducation mais aussi, même si c’est dommage, du côté de la répression.
A titre d’exemple, la propreté de la Suisse est légendaire. A noter que ce petit pays est aussi champion en matière de recyclage !
Difficile pourtant d’ériger en modèle universel un pays à l’aune du seul critère de la propreté des espaces communs …
Cependant, personnellement, la saleté dans le domaine public, c’est-à-dire l’espace collectif, me semble être un signe inquiétant d’un déficit de sentiment d’appartenance à une communauté (dans
le sens de société) et même dans certains cas d’une sorte de « marquage » du territoire.
On peut noter aussi que certaines personnes, qui n’ont aucun respect pour l’espace collectif, peuvent être d’une réelle maniaquerie pour leur propre espace privé. Certains jettent leurs déchets
par la fenêtre sans le moindre scrupule, mais leur appartement est impeccable ! D’autres, ou les mêmes, ont des voitures briquées, extérieur et
intérieur ne tolérant pas un grain de poussière, et balancent leurs déchets sans complexe par les vitres… C’est ainsi qu’ils conçoivent la « propreté » !
Que faire ?
L’éducation semble la réponse la mieux adaptée pour « fabriquer » des citoyens respectueux de leur environnement, et pour cela, il faudrait travailler à leur sentiment d’appartenance à
la collectivité. C’est une gageure de longue haleine, mais il semble urgent de s’y mettre car la réponse « nettoyage-réparation » rencontre des limites, principalement financières. Les
villes consacrent des budgets effrayants dans ces puits sans fonds qui pourraient être consacrés à des objectifs plus valorisants, plus positifs.
Excusez-moi de ce long préambule (qui n’a pas la prétention de faire le tour du problème), mais il m’était difficile d’ignorer le contexte.
Concernant les responsabilités des collectivités publiques en matière de nettoyage, la règle est que chacun est chargé de son domaine. Ainsi, les autoroutes sont souvent « concédées » à
des sociétés, le périphérique est parisien. Par ailleurs, le secteur de l’échangeur de la Porte de Bagnolet est un véritable imbroglio en termes de propriété.
Un dernier témoignage : je suis passée récemment sur le périphérique (au ralenti) au moment du nettoyage des talus. Une véritable armée d’agents s’activaient sur environ un kilomètre ! J’ai
été « hallucinée » par le nombre de grands sacs-poubelles remplis qui étaient alignés. Il y en avait une rangée serrée (environ un sac tous les trois mètres) ! Aujourd’hui les
talus sont indemnes de détritus et on apprécie les tâches jaunes ou blanches formées par les jonquilles et les narcisses en attendant la floraison des tulipes qui adoucissent cette voie brutale
dans la ville. Je n’ai pas pu m’empêcher de penser au coût de cette opération … le périph’, c’est 32 km ! Je n’ai pas pu m’empêcher de pester contre ces « con-citoyens » qui
m’obligent à payer ce gaspillage, car nous payons tous !
Hélène Zanier