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Les juifs ont leur place en Europe et Netanyahou doit cesser ses appels

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Delacroix : la Liberté guidant le peuple
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Nous publions cet appel (à titre personnel) d’Alain Jakubowicz, président de la LICRA pour que B. Nétanyahou cesse ses appels aux Juifs d’Europe :

« Le président de la Licra demande à Nétanyahou de cesser ses appels aux juifs d’Europe

Le Monde | 18.02.2015

Après les attentats antisémites qui ont frappé Paris et Copenhague, le premier ministre israélien, Benjamin Nétanyahou, a appelé les juifs d'Europe à rejoindre Israël. Le président de la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (Licra), Alain Jakubowicz, lui répond dans une tribune.

Bruxelles, Paris, Copenhague… Après chaque attentat antisémite le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou appelle les juifs d’Europe à rejoindre Israël. Je ne crois pas être le seul à ressentir le besoin de lui demander, respectueusement mais fermement, de mettre un terme à ces appels. Certes, un antisémitisme mortifère frappe à nouveau notre vieille Europe. Certes, pour la première fois depuis la guerre, on a hurlé « mort aux juifs » dans les rues de Paris. Certes, on assassine aujourd’hui dans les écoles, les musées et les magasins juifs. Certes, les synagogues et les écoles juives doivent être protégées par des hommes en armes. Certes, tout cela est insupportable. Mais au nom de quoi les juifs européens et particulièrement les juifs Français quitteraient leur pays ?

Ce n’est pas à eux de partir, mais aux salauds qui s’attaquent à eux. Il n’est ni dans l’histoire ni dans la tradition juive de déserter. Ce n’est pas au premier ministre israélien que je rappellerai l’histoire de Massada et de la résistance du ghetto de Varsovie. La situation n’est certes pas la même, mais le choix n’est pas non plus comme dans les années 1930 entre l’exil et Auschwitz.

Ne pas interférer dans ma vie de citoyen

Ma famille a quitté l’Allemagne en 1933 pour se réfugier en France. Mon grand-père n’a pas choisi cette destination par hasard, il voulait être heureux comme Dieu en France, et il le fut. La France est mon pays et personne ne m’en fera partir. Je n’accepte pas l’idée que les juifs soient confinés dans un État, fut-il le leur. La vocation d’Israël n’est pas de devenir le dernier village juif de la planète. Français, je n’ai pas à juger de la politique conduite par Benyamin Nétanyahou, mais je suis autorisé à lui demander de ne pas interférer dans ma vie de citoyen et de renvoyer l’idée que je serais un Français de seconde zone.

Je respecte ceux de mes concitoyens qui font le choix de l’alyah. Si leur nombre est en forte augmentation, comme les médias se plaisent à le rappeler à satiété, il ne s’agit pas pour autant d’un exode. Je demande seulement que mon choix soit respecté. L’appel lancé a été entendu, point n’est besoin de le réitérer à chaque occasion hélas devenues trop nombreuses. Israël ne peut pas prospérer sur le malheur des juifs. La peur et le repli ne peuvent être les ingrédients d’une alyah harmonieuse. Mon choix n’est ni de l’aveuglement ni de la candeur. Je refuse seulement de désespérer de mon pays et de mes concitoyens. Je refuse que la France ne soit plus la France, comme cela adviendrait si les juifs devaient quitter son sol. Quels que soient les périls, l’alternative n’est pas de rester ou de partir mais de se résigner ou de se battre, et le choix est vite fait. À nous de remonter nos manches. Pour certains, hélas devenus rares, on pourra encore y lire un numéro matricule…

Par Alain Jakubowicz, président de la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (LICRA). Il s’exprime ici à titre personnel ».



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