Oui, oui, je comprends bien vos arguments... Mais quand même, vous dites que ce n'est pas un assassinat, soit. Mais nous avons tous été des embryons et des foetus avant de devenir ce que nous
sommes, donc rien ne nous distinguait d'eux... Et puis, j'ai du mal à comprendre sur quoi se fonde la loi qui autorise l'avortement jusqu'à tant de semaines, et qui l'interdit après. Est-ce que
c'était une personne humaine "après", et que ça ne l'était pas "avant" ? A partir de quand une vie humaine a-t-elle droit au respect et à partir de quand n'y a-t-elle pas droit ? Plus j'y pense et
plus je trouve cela arbitraire, car après tout, il y a autant de différence entre un "foetus" et un "bébé" qu'entre un "bébé" et un "adulte". Et puis en cas d'avortement thérapeutique au delà de 20
semaines, si le foetus est tué dans le ventre de la mère (souvent par des techniques assez atroces et traumatisantes), ce sera un acte légitime, si par malheur il sort du ventre de la mère, la loi
considèrera que c'est un assassinat. Pourtant, cela ne change rien quand au statut du "foetus". Avec ma femme, nous avons réfléchi à toutes ces questions, suite au traumatisme causé par son
avortement (nous avons été à deux doigts de divorcer car nous regrettions notre acte et nous nous rejetions la culpabilité de celui-ci l'un sur l'autre...), et nous en sommes arrivés à la
conclusion qu'il n'y a pas une grande différence entre l'avortement et un acte aussi barbare que l'excision. Bref, avant de donner des "leçons de civilisation" aux intégristes musulmans, commençons
par balayer devant notre porte en nous demandant ce qui, dans notre propre civilisation, peut nous conduire à la barbarie (même si je ne jugerai jamais une femme qui avorte, car je sais qu'elle est
souvent plus victime qu'autre chose...).
↧