Chère Madame Carneiro
Les Roms (on dit « Roms » ou « Rroms », Madame, et non « romms ») vivent en France et dans nos communes depuis plusieurs années. Ils ne vivent pas en caravanes. Ils font partie des « populations qui résident dans leur commune », comme vous dîtes au même titre que celles, assez rares, qui y vivent depuis plusieurs générations ou qui y sont arrivées plus récemment comme de nombreux Français d’autres endroits de France, d’autres venues d’Algérie, du Maghreb, d’Afrique noire, d’Italie, du Portugal etc.
Il est totalement faux de dire comme vous le faites, Madame, que dans les communes qui sont solidaires des Roms les dépenses, affectées à cette solidarité, soient très importantes par rapport aux dépenses de la commune en matière de « santé, hébergement d’urgence, propreté etc. »
Je ne réponds pas à vos propos déplacés sur le fait que les personnes qui défendent des politiques solidaires devraient héberger les pauvres chez elles. Comme élu à Bagnolet (j’ai été élu de2001 à 2008), j’ai été à l’origine d’un projet d’hébergement et d’insertion de 80 Roms bulgares dont certains étaient en France depuis plus de 10 ans.
Si j’en suis particulièrement fier (c’était le premier projet de ce type et de cette dimension en France), je n’ai jamais considéré que l’attention qui devait être portée aux plus pauvres d’entre nous était antinomique avec l’intérêt général et j’ai conduit aussi d’autres politiques publiques utiles pour l’ensemble de la population dont je suis également satisfait.
Pierre Mathon